Encore trois cents ans jusqu’au dernier 8 Mars ?
Journée internationale de lutte pour les droits des femmes depuis plus de 100 ans, la journée du 8 mars est destinée à se rendre inutile.
Nous en approchons-nous ? D’après les calculs de l’ONU il resterait 300 ans jusqu’à atteindre l’égalité au rythme actuel de progression.
Parviendrons-nous seulement à maintenir le rythme actuel ? Si dans certains domaines les droits semblent acquis, et la progression possible, les violences sexuelles lors des conflits et des migrations sont en constante augmentation et en particulier la marchandisation des corps et de la sexualité qui n’en finit pas de prendre de nouvelles formes. Elle réapparait à chaque fois qu’un effort est entrepris pour l’éradiquer, elle réussit sous de nouveaux noms à contourner les lois protectrices obtenues de haute lutte, parvient à glamouriser les pires pratiques et banaliser les pires oppressions, à recruter des victimes toujours plus jeunes par des techniques toujours plus élaborées.
La lutte pour les droits des femmes doit s’attaquer au détournement des plateformes de location de particulier à particulier pour servir de lieux d’exploitation sexuelle, aux mésusages des réseaux sociaux et d’internet pour mettre les clients prostitueurs en relation avec leurs victimes, aux producteurs, acteurs et profiteurs de viols filmés et aux trafics d’enfants nés par exploitation utérine de mères précaires sous couvert de traitement de l’infertilité.
Comment lutter contre ces pratiques qui marchandisent les corps et piétinent la dignité et la vie des femmes et des enfants victimes ?
La lutte pour les droits des femmes doit viser les véritables profiteurs de ces violations éclatantes de leurs droits : les consommateurs de porno, les acheteurs d’actes sexuels, les parents adoptifs d’enfants nés par GPA. Seul un changement radical de leurs comportements à eux, essentiellement des hommes, permettra à l’égalité d’advenir.
C’est ce que la journée du 8 mars devrait nous faire espèrer : que cette lutte devienne une affaire d’hommes, une lutte pour des changements de leurs pratiques, de leur culture, de leurs mentalités. Si possible en moins de 300 ans.