Hausse de la demande d’actes sexuels tarifés dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques de paris 2024:confirmée par les données sur Internet

Sans fournir d’étude définitive, mais en prenant en compte les données observées par l’Amicale du Nid sur l’un des principaux sites d’annonces en ligne d’actes sexuels tarifés au cours des cinq derniers mois, nous affirmons qu’une hausse de la demande dans le cadre des JOP a bien lieu (pour rappel, selon l’Office Central pour la Répression de la Traite des Êtres Humains à des fins d’exploitation sexuelle – OCRTEH – la part de l’« offre » sur Internet est passée de 35% en 2011 à 90% en 2022 dans la mise en contact avec les acheteurs).

 

Au regard des diverses données collectées au niveau national et départemental, une augmentation générale et conséquente de l’« offre prostitutionnelle » en ligne a été constatée entre le 14/02/2024 et le 10/07/2024  par l’Amicale du Nid :

  • 42 970 offres en février contre 50 526 en juillet pour l’ensemble du territoire français, soit une hausse de 17.6%.
  • Les deux départements accueillant le plus d’épreuves olympiques ainsi que le village olympique, voient apparaître une hausse de 34.2% à Paris et de 27% en Seine-Saint-Denis.
  • En Seine-Saint-Denis, la ville de Saint-Denis, lieu d’accueil du village olympique connait la plus forte augmentation (+ 58.5%), suivie par La Courneuve (+51.2%) et Aubervilliers (+36.6%).

En outre, un « rajeunissement » des « offres » est observé (entre 55 et 62% de 18-25 ans sur ces trois villes de Seine-Saint-Denis) pour répondre à la demande des acheteurs, pédocriminels pour certains, qui cherchent précisément des personnes mineures, qui ne peuvent être déclarées comme telles dans le cadre des annonces en ligne.

 

Il est donc possible d’affirmer que la tenue de grands évènements sportifs favorise l’augmentation de la demande des « clients », par l’afflux de supporters et la diversité des législations de leurs pays d’origine, alors même que l’achat d’acte sexuel est interdit en France depuis la loi de 2016, comme le rappelle la campagne « c’est combien ? » lancée par l’Etat à l’occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris.

 

Cet interdit a été confirmé hier, 25 juillet, comme ne violant pas l’article 8 de la Convention Européenne des Droits Humains relatif au respect de la vie privée et familiale, par arrêt de la Cour Européenne des Droits Humains (CEDH) pris à l’unanimité et sans ambiguïté.

 

Les réseaux de proxénétisme et de traite des êtres humains s’organisent notamment « par plan », suivant des modes opératoires dématérialisés, sauf l’acte tarifé :

  • Un contexte spécifique : un festival, un évènement sportif pendant une durée limitée,
  • Une exploitation des victimes en appartement ou hôtel (de préférence sans personnel d’accueil), avec hébergement de courte durée pour échapper aux forces de l’ordre,
  • Une organisation ficelée et contrôlée par le réseau : transport, logement, nourriture, boissons, alcool et stupéfiants.

 

L’Amicale du Nid rappelle son engagement dans la lutte contre le système prostitutionnel qui se situe à l’intersection des oppressions de genre, économique et raciste, et dans l’accompagnement des victimes depuis 1946.

A l’occasion de cet évènement sportif international, l’Association a engagé une chargée de mission Prévention et Sensibilisation au sein de son équipe de Seine-Saint-Denis.

Plusieurs enjeux entourent cette mission : L’observation des annonces en lignes, la sensibilisation des acteurs (justice, police, communes, gardiens d’immeuble… déjà 420 professionnel.les sensibilisé.es entre mars et juillet 2024) et des campagnes de prévention auprès des victimes ou en risque de l’être.

 

L’Amicale du Nid publiera l’ensemble de ses évaluations chiffrées et analysées dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, fin novembre 2024.

 

Pour en savoir plus :

 

Contact presse : Delphine JARRAUD, Déléguée Générale : 06 07 15 55 65