L’espace MONDÉTOUR conçu au cœur de Paris pour « accueillir et soutenir les associations abolitionnistes ainsi que les acteurs travaillant sur les questions touchant les femmes et les communautés vulnérables » a été inauguré le jeudi 13 novembre 2025 en présence de ses deux marraines, Isabelle ROME, Ambassadrice pour les droits humains, ancienne Ministre de l’Égalité F/H de la Diversité et de l’Égalité des chances et Rosen HICHER, Militante et survivante.
En déchirant le rideau masquant la fresque murale de l’artiste AMBRE, Isabelle ROME nous fait découvrir Maud OLIVIER qui, pendant son mandat de députée a été l’une des promotrices majeures de la loi abolitionniste de 2016 et trois survivantes Hope, Rosen HICHER et Laurence NOELLE.
« Plus de 90 % des Françaises et Français soutiennent l’esprit de la loi du 13 avril 2016 qui pénalise les clients et aide les personnes en situation de prostitution à sortir de ce système d’oppression et de violence. L’interdit, c’est l’achat d’acte sexuel, pas le fait de se prostituer. Le coupable, c’est le client. La victime, c’est la personne en situation de prostitution. » nous dit l’ancienne Ministre dans son allocution.
L’étude IPSOS présentée plus tard en « primeur » par Federico GARDAS nous confirme la perception de plus en plus favorable avec le temps de la loi de 2016 par les Français·es, mais aussi, un certain retour vers des valeurs masculinistes chez les jeunes hommes en relation plus que probable avec l’essor de la pornographie en ligne.
La table ronde avait pour intervenant·es :
- Yasmine HENNET-AZZOUG, Magistrate, qui a valorisé le travail remarquable mené dans le département du Val d’Oise pour juger en assises les proxénètes de personnes mineures,
- Julien SCHAEFFER PLUMET, Capitaine de police, Chef d’état-major à l’Office Central de Répression de la Traite des Êtres Humains et du proxénétisme (OCRTEH) qui envisage des procédures plus toniques et fluides pour responsabiliser les « clients » prostitueurs,
- Héma SIBI, Directrice de CAP International a évoqué l’évolution de la perception de la prostitution par les Suédois·es et une législation nouvelle qui définit désormais une peine d’un mois de prison pour tout achat d’acte sexuel.
Philippe et Yves SCELLES ont accueilli avec leurs salarié·es très engagé·es des représentant·es de très nombreuses associations abolitionnistes dont l’Amicale du Nid, CAP international, le Mouvement du Nid, le Front féministe, la CIAMS et bien d’autres.
Un gros travail reste à faire en France pour faire reculer la prostitution, mais cette rencontre apporte le témoignage d’une volonté commune d’aller de l’avant.