La traite des êtres humains en France en 2019 : 3/4 à visée d’exploitation sexuelle

Depuis 2016, la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF) et l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), en partenariat avec les associations, notamment celles membres du Collectif « Ensemble contre la traite des êtres humains », dont l‘Amicale du Nid, ont mis en place une enquête annuelle collectant les données sur les victimes de traite suivies par les associations en France. Ce travail permet d’améliorer la connaissance de ce phénomène, en apportant des enseignements sur les profils et les parcours des victimes.

 

La présente publication synthétise les résultats de la quatrième édition de l’enquête.

Elle porte sur les victimes de traite des êtres humains (TEH) accompagnées par les associations en 2019.

 

L’exploitation sexuelle représente 75% de la TEH. 90% des victimes accompagnées sont des femmes, 96% sont majeures (à noter que 30% ont été exploitées dès leur enfance), 41% sont d’origine d’Afrique subsaharienne dont plus d’un tiers nigériane, 6% sont européennes (dont 3% de France).

 

29% des femmes victimes de TEH ont connu une grossesse en cours de leur exploitation, 55% ont subi des violences sexuelles dans le cadre de leur exploitation par des personnes en dehors du réseau, 90% sont exploitées dans le cadre d’un réseau de TEH exploitant d’autres victimes, seules 15% des victimes disposent d’un titre de séjour et 22% ont porté plainte pour TEH.

 

L’Amicale du Nid forme les acteurs au repérage des victimes de TEH, accompagne dans un cadre pluridisciplinaire des victimes dans la procédure pénale, assure un accompagnement social global des victimes. Cet accompagnement peut avoir lieu dans le cadre de parcours de sortie de prostitution (PSP) lorsque les personnes le souhaitent.