Les violences sexistes et sexuelles en France en 2024

Selon l’Observatoire nationale des violences faites aux femmes – MIPROF, données publiées le  20/11/2025, en France en 2024 :

  • 1 371 000 femmes majeures déclarent avoir été victimes de harcèlement sexuel, exhibition sexuelle, envoi d’images à caractère sexuel en 2023 = 1 femme toutes les 23 secondes – Un tiers n’en parle à personne.
  • 277 000 femmes majeures déclarent avoir été victimes de (tentatives de) viols, agressions sexuelles en 2023 =  1 femme toutes les 2 minutes – 7% seulement déclarent avoir porté plainte.
  • Parmi les 110 125 victimes de violences sexuelles enregistrées par les services de police et de gendarmerie :
    • 91 % des victimes majeures de violences sexuelles enregistrées sont des femmes ;
    • 54 % des victimes de violences sexuelles sont mineures, dont 83 % de filles.
  • Viol : un entonnoir entre nombre de  victimes et nombre de condamnés
    • 89 000 personnes, femmes et hommes, se déclarent victimes ;
    • 46 297 victimes enregistrées par les forces de sécurité intérieure ;
    • 18 781 mis en cause dans des affaires de viols traitées par les parquets ;
    • Seulement à peine 9% condamnés –  6 % des condamnés en état de récidive.

Viols au sein du couple parmi les viols sur victimes majeures enregistrés :

    • Pour les femmes : 46% au sein du couple ;
    • Pour les hommes : 13% au sein du couple.
  • Les violences au sein du couple engendrent 190 décès
  • Féminicides :  + 11% entre 2023 et 2024

Dès 2016, dans son avis du 26 mai sur les violences contre les femmes et les féminicides, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) posait comme première recommandation aux pouvoirs publics « l’usage du terme “féminicide”, à la fois sur la scène internationale dans le langage diplomatique français, mais aussi dans le vocabulaire courant, en particulier dans les médias ». L’institution indépendante pour les droits humains s’appuyait en ce sens sur la définition de « fémicide », théorisée par des chercheuses et activistes féministes à la fin du XXe siècle puis posée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à savoir le meurtre de filles et de femmes au simple motif qu’elles sont des filles et des femmes. Il s’agit donc d’un meurtre individuel ou collectif en raison du genre. Selon l’OMS, les féminicides ont la particularité d’être dans la plupart des cas commis par des hommes, se distinguent des homicides masculins par des particularités propres et sont sous-tendus par des situations de domination des femmes par les hommes. L’OMS propose une catégorisation des féminicides en quatre types : intime, familial, communautaire et sociétal. ONU Femmes, organisation des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, souligne que « le féminicide s’explique par la discrimination à l’égard des femmes et des filles, les rapports de force inégaux, les stéréotypes de genre ou les normes sociales préjudiciables. Il s’agit de la manifestation la plus brutale et extrême de la violence à l’égard des femmes et des filles, qui s’inscrit dans un continuum de formes de violence multiples et connexes, à la maison, au travail, à l’école ou dans l’espace public, telles que la violence entre partenaires intimes, le harcèlement sexuel et d’autres formes de violence sexuelle, les pratiques préjudiciables et la traite des êtres humains ».

    • 107 victimes de féminicides directs ;
    • 270 victimes de tentatives de féminicides directs ;
    • 906 victimes de (tentatives) de féminicides indirects : harcèlement par (ex-) conjoint ayant conduit au suicide ou à sa tentative ;
    • 1 283 victimes de (tentatives de) féminicides directs ou indirects = 3,5 femmes par jour.

En octobre 2025 :  13 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en France, soit quasiment un féminicide tous les deux jours.

 

Jeudi 20 novembre 2025, jour de la publication des données 2024 des violences sexistes et sexuelles, 4 femmes ont été tuées en moins de 24 heures :

    • Une femme de 45 ans en Gironde,  mère de deux enfants de 13 et 17 ans, et son agresseur avait déjà été condamné pour violences conjugales envers une précédente compagne.
    • Une femme de 50 ans dans le Gard. L’homme qui l’a tuée était connu des services de police pour violences et avait subi une mesure de 3 mois d’éloignement de la victime.
    • Une femme de 56 ans dans les Ardennes, tuée par son conjoint.
    • Une femme de 32 ans dans le Doubs, assassinée par son ex-conjoint qui l’attendait en bas de chez elle. Elle avait déjà porté plainte, et l’homme avait déjà été condamné à plusieurs reprises pour des faits de violences et de harcèlement moral.
  • Parmi l’ensemble des victimes des meurtres et assassinats (tous cadres confondus) : 27% sont des femmes.
  • Parmi l’ensemble des victimes des meurtres et assassinats au sein du couple : 76% sont des femmes.
  • 376 000 femmes majeures déclarent avoir été victimes de violences au sein du couple (physiques, verbales ou psychologiques et/ou sexuelles) = elles représentent 12 % de l’ensemble des femmes victimes de violences (toutes natures confondues) ? Seulement 1 sur 5 déclarent avoir porté plainte.
  • 84 % des victimes de violences au sein du couple enregistrées sont des femmes – enregistrées par les services de police et de gendarmerie, hors féminicides et homicides
  • De la reconnaissance des victimes à la condamnation des auteurs
    • 495 000 victimes (femmes et hommes) déclarant des violences au sein du couple
    • 271 848 victimes de violences au sein du couple enregistrées par les forces de sécurité intérieure
    • 145 389 mis en cause dans des affaires de violences au sein du couple traitées par les parquets
    • 29% condamnés définitives pour violences au sein du couple dont 90 % concernent des hommes,  22 % en état de récidive
  • Enfants co-victimes au sein du couple
    • 94 enfants sont devenu·es orphelin·es de mère et/ou de père suite à un féminicide ou homicide au sein du couple.
    • 21 880 enfants co-victimes identifié·e·s par le « 3919 – Violences Femmes Informations ».
    • 5 237 enfants co-victimes identifié·e·s par le 119 – Service d’accueil téléphonique de l’enfance en danger.
  • Données dans le temps
    • 3 725 personnes tuées dans le cadre de violences au sein du couple depuis 2006, dont 1 556 depuis 2016 = au moins 78% étaient des femmes ou des enfants.
    • 767 997 victimes de violences sexuelles enregistrées depuis 2016 = 85% femmes et filles / 57% victimes mineures.
    • 1 740 346 victimes violences au sein du couple enregistrées depuis 2016 = 86% de femmes.

Une hausse très importante des victimes enregistrées par rapport à 2016 :

  • + 136 % de victimes de violences sexuelles.
  • + 119 % de victimes de violences au sein du couple.