Regards croisés sur l’atelier d’adaptation à la vie active (AAVA) : Myosotis et Olivier, responsables de l’AAVA dans le Rhône et dans les Hauts-de-Seine.

L’insertion socioprofessionnelle est une des dimensions de l’émancipation du système prostitutionnel. Centrée sur les expériences, compétences et appétences des personnes, souvent d’origine étrangère, et en très grande vulnérabilité : absence de titre de séjour, maîtrise inégale de la langue française, psychotraumas, santé souvent précaire, absence ou faible qualification, peu ou pas d’expériences professionnelles en Europe ou en France… Malgré tous ces freins, ces personnes ont une immense énergie et souhaitent accéder à des formations, ainsi qu’à une autonomie par l’activité, qui leur procurera la fierté d’être libres.

 

L’Amicale du Nid dispose de deux ateliers d’adaptation à la vie active (AAVA) dans le Rhône et les Hauts-de-Seine.

En 2024, ces AAVA ont accueilli 74 stagiaires, dont 47 nouvelles personnes, originaires à 92% d’Afrique subsaharienne (93% de femmes, 11% d’hommes et 1% de personnes trans).

 

Myosotis est cheffe de service et responsable de l’AAVA dans le Rhône et Olivier est chef de service et responsable de l’AAVA dans les Hauts-de-Seine.

 

Qu’est-ce qui vous amené à travailler à l’AAVA de l’Amicale du Nid ?

 

Olivier : j’ai travaillé pendant 15 ans dans l’industrie des arts graphiques, l’impression et la signalétique avant de rejoindre l’Amicale du Nid en décembre 2023.

 

Myosotis : J’ai travaillé pendant longtemps dans le milieu des ONG. À mon retour en France, j’ai travaillé au siège d’une ONG avant de rejoindre une autre association à Lyon, où j’ai découvert le milieu de l’insertion socio-professionnelle et le dispositif AAVA. J’ai rejoint l’Amicale du Nid en octobre 2019, d’abord pour le dispositif AAVA qui est un réel outil d’insertion et parce que l’association correspondait à mes valeurs.

 

Olivier, quelle est la plus grande différence entre l’Amicale du Nid et ton secteur professionnel précédent ?

La plus grande différence c’est le public, il y a des choses qui ne changent pas, les clients, les délais et une partie du travail. Cependant, faire ce travail en accompagnant le public et en ayant une motivation, une finalité différente pour laquelle on fait les choses et pour laquelle on prend les décisions, ça change complètement la nature du travail.

 

Myosotis, toi qui a déjà travaillé dans un autre AAVA, quelle est la particularité de celui de l’Amicale du Nid ?

 

Dans le précédent AAVA, le public accueilli était plus large : tout public (migrants, grands précaires, souffrant de maladies psychiques etc…). A l’Amicale du Nid, le public est plus spécifique. Notre spécificité est de travailler sur les conséquences de la prostitution et les vulnérabilités liées à l’exil.

 

L’organisation liée au support de production était différente. J’étais sur un AAVA où l’on faisait du nettoyage de bureaux, de l’entretien de parties communes d’immeuble ou du nettoyage d’espaces verts. Les chantiers étaient éclatés sur la métropole de Lyon et le public accueilli était réparti en équipe rattaché à un moniteur d’atelier. Les chantiers commençaient à 6h le matin.

 

A l’atelier Malesherbes nous travaillons, avec comme support principal, le façonnage manuel. Les personnes travaillent au même endroit et l’équipe de travailleurs sociaux est en permanence avec elles. La dynamique collective est très prégnante sur l’atelier et, même si cela demande à être accompagné au jour le jour, cela apporte beaucoup de choses aux personnes dans leur parcours individuel.

 

Également, dans ma précédente expérience, l’équipe n’était pas pluridisciplinaire. Nous avons la chance à l’atelier d’avoir des éducateurs techniques, une professeure de FLE et une conseillère en insertion professionnelle qui permet un croisement des regards et un accompagnement fin des parcours.

 

Enfin les supports d’activité n’étant pas les mêmes (façonnage manuel, couture, nettoyage) , les clients sont également différents et la question de la relation clients, du développement commercial sont beaucoup plus prenants que dans mon expérience précédente.

 

Comment s’organisent les différents métiers en place dans vos AAVA ?

 

Myosotis : Il y a 3 personnes sur des postes d’éducateurs techniques spécialisées (c’est-à-dire maitrisant l’accompagnement social via un média de production), une professeure de français langue étrangère et une conseillère en insertion socio-professionnelle.

Et des stagiaires, bien sûr, pour lesquelles nous avons un agrément de 18 places. Pour rappel l’AAVA a un statut de CHRS.

 

Olivier :  De notre côté, c’est un peu comme moi, toute l’équipe est issue du monde de l’industrie des arts graphiques. Nous avons deux moniteurs d’ateliers et deux encadrants techniques. A Colombes, il n’y a pas de conseillère en insertion professionnelle. Et c’est chacune des personnes accompagnées qui, en fonction de l’association qui l’a orientée, travaille ça de son côté, en dehors du cadre de l’AAVA. Le temps à l’AAVA pour les stagiaires, c’est vraiment du temps de travail et de la mise en situation professionnelle. Ce qui ne nous empêche pas d’être en contact, de travailler et d’échanger avec les partenaires orienteurs, mais ce n’est pas quelque chose que l’on fait. Concernant l’accompagnement, c’est une relation qui fonctionne à trois entre l’AAVA, le service orienteur et les stagiaires, chacun a son rôle, et on ne se marche pas sur les pieds les uns les autres.

 

Quel est le levier principal qui distingue les deux AAVA ?

 

Olivier : C’est lié à notre fonctionnement, on a beaucoup de machines industrielles qui nous permettent de répondre à nos clients d’une part et de générer le travail pour les stagiaires d’autre part. Et donc il faut que les professionnels soient en premier lieu des opérateurs à qui il appartient de faire tourner ces machines industrielles.

 

Myosotis : Et nous, très peu de machines. Les machines que nous avons, hormis le gerbeur et le massicot, sont des machines qui peuvent être utilisées par les stagiaires (soudeuse, cercleuse). Ici le choix, historiquement, a été fait de se concentrer sur des prestations de façonnage manuel pour que cela mobilise le plus possible les stagiaires.  

 

Les stagiaires ont quel rôle par rapport à l’utilisation des machines qui se fait par des professionnel.les techniques ? Quel rôle ont-elles et ils dans la chaîne ?

 

Olivier : Le travail machine permet de générer du travail pour les stagiaires, c’est-à-dire que si on prend l’exemple d’une chemise, le client nous livre le papier (imprimé ou non) et les opérateurs professionnels sur les machines vont découper les chemises qui seront ensuite pliées par les stagiaires, comptées, emballées, etc…

 

Myosotis : L’activité la plus importante est le façonnage manuel, mais nous avons également une activité nettoyage et une activité couture.

Pour la couture, nous avons un financement de Règles Elémentaires qui permet à l’AAVA de fabriquer des sacs et de les garnir (tampons, serviettes hygiénique, lingettes) pour l’équipe de prévention et le Mouvement du Nid. Nos collègues de la prévention et les bénévoles du Mouvement du Nid les distribuent lors de maraudes. Nous avons une éducatrice technique spécialisée dans l’atelier qui maîtrise la couture, sans elle cet atelier n’aurait pas pu se faire. Nous avons investi dans des machines professionnelles. Ce temps de couture est un temps en binôme ou trinôme avec l’éducatrice et vient apporter d’autres éléments dans le parcours des stagiaires.

 

Concernant le façonnage manuel qui est l’activité pour laquelle nous sommes connu sur la place lyonnaise, nous avons des clients qui sont là depuis 15 ans, on a aussi des clients plus récents. Notre reconnaissance passe par la capacité à faire un travail minutieux en façonnage manuel que nos collègues du travail protégé, les ESAT en particulier, ne peuvent pas réaliser. Nos clients sont des imprimeurs ou des agences de communication par l’objet et de pub.

 

Olivier : Nous c’est juste qu’on se positionne un tout petit peu plus tôt dans la chaîne, mais le travail pour les stagiaires est le même.

 

Par exemple, quelle serait la journée « type » d’un.e stagiaire ?

 

Myosotis : Les stagiaires font 17,5h d’activité de production par semaine. Elles ont 4 heures de cours de français obligatoire.

Donc, elles commencent à 8h30, elles finissent à midi, et après, elles ont une heure de pause, elles recommencent à 13h, puis finissent à 16h30.

 

Elles peuvent changer de production dans l’atelier au cours de la même journée, par exemple elles peuvent être sur un jeu le matin et sur du pliage l’après-midi. Ça peut être varié, mais ça va dépendre aussi des travaux que nous confient les clients. Si je prends l’exemple de la semaine dernière, c’était plutôt calme, nous n’avions qu’un seul travail à proposer aux stagiaires. Quand nous avons beaucoup de production nous pouvons avoir jusqu’à 4/5 productions différentes sur les tables.

 

On essaie de les positionner à leur poste en fonction de leurs compétences, de leurs appétences, de leur « humeur » du jour et de là vers quoi on veut les emmener aussi.

Lors de la journée, elles peuvent avoir un rendez-vous avec la psychologue, un temps d’échange avec l’équipe dans le bureau ou avec moi, elles peuvent avoir des propositions d’actions collectives par exemple sur la parentalité, le « prendre soin de soi », le sommeil qui sont un peu nos sujets du moment. Ces actions se font en interne ou avec des partenaires extérieurs.

 

Les prochaines actions vont démarrer, un temps collectif/individuel avec l’association Air’elles (association de naturopathes) pour apprendre à prendre soin de soi, une autre action va commencer avec LDC Asvel féminin sur la gestion des émotions à travers des ateliers sportifs. Toutes ces actions sont en lien avec les besoins exprimés par les personnes en CVS ou en individuel ou repérés par l’équipe.

 

Quelle est la finalité une fois qu’on sort de l’AAVA ? Et combien de temps y passe-t-on ?

 

Nous avons la chance de pouvoir faire travailler des personnes en situation irrégulière, et donc la question administrative joue beaucoup sur la sortie. Ce sont des contrats de six mois renouvelables une fois. Et ce qui se passe à la fin dépend beaucoup de la question de l’accès aux droits.

 

Souvent lié à la question du PSP. Régulièrement, les stagiaires entrent en parcours de sortie de prostitution pendant le stage, et enchaînent ensuite sur la suite de leur vie professionnelle, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Hélas, il y a aussi beaucoup de stagiaires qui, à la fin de leur année à l’atelier, n’ont, administrativement pas ou peu évolué.

 

Parce que le parcours de sortie de la prostitution n’aurait pas eu de renouvellement par exemple ?

 

Oui, ou parce qu’il y a des territoires où il n’y a pas eu de commission PSP depuis près d’un an, ou parce qu’il y a des stagiaires qui ne sont peut-être pas accompagnées pour. Nous n’accueillons pas que les personnes orientées par des associations spécialisées qui peuvent porter les PSP.

 

Et puis le PSP ne concerne pas tout le monde, il y a des personnes qui viennent à l’atelier qui sont dans d’autres procédures administratives.

 

Comment ça se passe pour que les stagiaires entrent en AAVA ? Est-ce qu’il y a une démarche spécifique ?

 

Il y a un formulaire d’admission. Les associations orientent les personnes vers nous quand elles considèrent que c’est le bon moment au vu de leur situation

On étudie une fois par mois les demandes en équipe et si la personne rentre dans les critères d’admission, et qu’une place se libère, la personne commence son stage. Mais ça peut prendre un peu de temps…

 

Ça peut prendre combien de temps par exemple ?

 

C’est très variable, mais ça peut facilement prendre 6 mois.

 

Nous, c’est pareil, on a une fiche candidature à remplir, que chaque personne doit remplir avec son travailleur social, que ce soit de l’interne ou de l’externe à l’Amicale du Nid. On étudie les candidatures quand on a des places qui se libèrent, on reçoit tous les candidats et on gère une liste d’attente.

 

Lors de l’entretien de préadmission, avec un membre de l’équipe et moi-même nous leur présentons l’AAVA à l’Amicale du Nid : ce n’est pas juste une rétribution, pas juste quelque chose qui va « aider pour les papiers », nous insistons vraiment sur le fait qu’on parle des conséquences de la prostitution et que l’on bâtit son projet professionnel. C’est un moment d’échange.  A la suite du rdv, elles ont un petit délai, pour nous dire si elles sont toujours intéressées ou pas.

 

On se réunit en parallèle en équipe pour savoir si l’on accepte la candidature, il y a des fois des personnes que l’on n’accepte pas, parce que cela nous semble pas le bon moment à ce temps là du parcours d’accompagnement.

 

Quand nous refusons une personne ce n’est jamais un non définitif. Les refus peuvent être liés à l’absence de mode de garde : l’entrée peut être décalée. Les refus peuvent être liés au fait que nous avons repéré que la personne n’est pas disponible psychiquement pour s’investir à l’AAVA et à l’accompagnement que l’on propose à ce moment-là.

C’est quand même rare qu’on refuse des personnes, mais ça a été le cas une ou deux fois où c’était à cause de cela. Tout comme à Dagobert, les contrats sont de 6 mois renouvelables une fois (c’est dans le code de l’action sociale et des familles).

 

On a également des critères obligatoires donnés par la DDETS du Rhône, par exemple on ne peut pas recevoir des personnes qui n’ont pas de travailleurs sociaux. Les personnes  doivent être hébergées en CHU ou CHRS (pas en CADA, pas par la métropole de Lyon), exception faite pour l’Amicale du Nid et le Mouvement du Nid, qui peuvent avoir des personnes qui sont hébergées chez des tiers communautaires…

 

Cela peut prendre plusieurs mois avant d’intégrer l’AAVA, 6 mois, voire un an, actuellement il n’y a pas de places avant 2026, sachant qu’il y a des personnes qui ont postulé en février l’année dernière. C’est lié également au fait qu’il y ait peu de dispositifs AAVA sur les territoires et que ce sont les seuls lieux permettant aux personnes d’exercer une activité professionnelle rétribuée lorsqu’elles n’ont pas d’autorisation de travail.

 

Au bout de six mois à l’atelier, il peut y avoir un renouvellement de contrat mais ce n’est pas automatique. Ce n’est pas parce qu’elles ont fait six mois à l’AAVA qu’elles vont encore faire six mois. Si on sent que les personnes, sont prêtes à aller vers une prochaine étape on ne renouvelle pas.

 

Et quand vous ne renouvelez pas, qu’est-ce qui se passe pour ces personnes ?

 

Myosotis et Olivier : Souvent comme les personnes sont accompagnées par la conseillère de l’insertion professionnelle, la suite du parcours a été préparée ; départ vers des formations, de l’emploi.

 

Il peut arriver qu’il n’y ait pas de solutions à la fin, en tout cas au niveau de l’insertion professionnelle parce qu’il n’y a pas de papiers. Avec le contexte actuel, cela va arriver plus souvent malheureusement. Dans ces cas-là, nous allons travailler sur de la recherche de bénévolat, sur des choses qui vont leur permettre de maintenir le rythme. Garder des personnes à l’AAVA qui n’ont plus rien à apprendre ou à travailler parce qu’elles n’ont plus la rétribution ou qu’elles ne seront plus occupées cela peut poser d’autres soucis au sein de la dynamique collective. Bien sûr que c’est très dur de laisser partir une personne quand il n’y a pas de solution administrative, quand on voit tout le parcours qu’elles ont réalisées et leur investissement. On se sent impuissant. On essaye au maximum de travailler en équipe sur les perspectives post-AAVA quand il n’y a pas de papiers, en lien avec les référents sociaux.

 

L’AAVA ce n’est pas une finalité, si les personnes partent avant la fin du stage, la plupart du temps, on est très contents.

C’est une bonne nouvelle. Elles ont acquis ce qu’elles avaient à acquérir et elles s’envolent vers la suite de leur parcours. Cela est pensé parfois dès le départ avec les travailleurs sociaux. « Cette personne va rentrer en PSP bientôt, elle a beaucoup de qualités et a déjà travaillé auparavant, cela ne devrait pas durer très longtemps. Elle sait qu’elle trouvera autre chose qui lui correspondra plus. »

 

A la fin des « un an », on peut parfois déroger un petit peu, on va jusqu’à un an et trois mois quand on voit que la personne a encore des choses à travailler à l’atelier, ou du fait du contexte dans lequel elle évolue, quand on sent qu’il y a encore besoin de ça, on peut prolonger un petit peu.

 

Quelles sont les particularités qui font que l’AAVA est un levier fondamental d’insertion ?

 

Olivier : Nous accueillons en général des personnes très éloignées du monde de l’emploi et souvent très isolées. Cela apporte donc, d’une part le collectif, le fait d’avoir des « collègues » et des « responsables ». Comment est-ce qu’on se positionne, comment on se comporte avec eux.  Mais également les codes de ce qui est attendu au travail en France qui ne sont parfois pas du tout intégrés au départ. Que ce soit la fiabilité et l’assiduité, la façon de se comporter, la façon de parler…. Le terme d’« adaptation à la vie active » est très descriptif de ce que l’on apporte.

 

Myosotis : Je rejoins Olivier. Le travail en collectif permet de trouver sa place et d’avoir une « re-narcissisation », une réhabilitation de soi, la question de la confiance en soi est très importante au vu du public que l’on accompagne.

 

Pour moi, l’AAVA c’est vraiment les prémisses d’une entrée dans le milieu professionnel. Donc, je rejoins Olivier sur la question des codes sociaux professionnels en France, il faut préciser que la majorité de notre public vient de l’étranger. L’AAVA est aussi un lieu où on peut travailler les conséquences physiques et psychiques de la prostitution et des vulnérabilités qui sont liées à l’exil.

 

Nous proposons un cadre « adapté » du monde du travail qui a conscience des vulnérabilités et des difficultés du public, et qui peut faire preuve de souplesse. Là où le monde du travail « classique » serait plus compliqué sur ces points.

 

Quels sont les éventuels freins qui pouvaient être rencontrés par rapport aux personnes qui seraient accueillies, par rapport à la législation mise en place par rapport aux AAVA ?

 

Myosotis et Olivier : L’avantage, c’est que l’on ne fait pas partie de l’insertion par l’activité économique donc cela nous permet de recevoir du public sans droit ni titre.

 

L’inconvénient, c’est que malheureusement, n’étant pas reconnus comme insertion par l’activité économique, on ne peut pas se positionner sur les marchés publics sur le volet clauses sociales. On ne peut pas se positionner, être répertorié, par exemple sur la plateforme nationale du marché de l’inclusion ou par la MMIE (maison métropolitaine de l’insertion et de l’emploi) à Lyon sur les « achats responsables ». Le cadre « souple » de l’AAVA nous sert notamment pour accueillir un public sans droit ni titre, mais en même temps, nous dessert quand on veut chercher des nouveaux clients qui passeraient par des marchés publics ou qui veulent faire des achats responsables. Nous ne sommes pas assez visibles.

 

Il y a également une difficulté de communiquer sur les missions de l’association et le public accompagné (personnes en situation de prostitution). Ce n’est pas évident pour une entreprise de communiquer sur ce sujet pas toujours connu ou bien compris, ce qui peut constituer un frein au développement de partenariats…

 

Quelles sont vos aspirations et vos pistes de développement à l’avenir ?

 

Olivier : Je pense déjà qu’on peut dire que s’il n’y a pas de clients, il n’y a pas d’AAVA. Ça, c’est un point commun que l’on a tous les deux, donc n’hésitez pas à parler des AAVA autour de vous. Nous n’avons jamais trop de travail, jamais trop de clients.

 

Myosotis : Nous explorons des pistes de collaboration avec Olivier, on essaie de se faire des points tous les deux mois. En tant que chefs de service d’AAVA, on a des caractéristiques qui sont différentes de ce que peuvent avoir nos collègues d’AAVA, notamment la dimension commerciale et la relation client. C’est bien de pouvoir en échanger tous les deux d’autant plus que nous venons d’horizons différents et que nous pouvons nous soutenir et nous « compléter ».

Dans une optique de collaboration, un de nos clients a par exemple pu faire travailler l’AAVA de Paris. Le soutien mutuel entre les AAVA est très important.

 

Au niveau du développement de l’AAVA , effectivement, je rejoins Olivier, s’il n’y a pas de client, il n’y a pas d’AAVA. On est toujours dans cette recherche de maintenir nos clients, de diversifier et d’augmenter les dossiers qu’ils nous confient, de trouver de nouveaux clients. Néanmoins on se rend compte qu’aujourd’hui, ça ne suffit pas. Le modèle financier doit également être revu pour l’AAVA de Lyon la recherche de mécénat est nécessaire, soit à travers la réponse d’AAP ou à travers la RSE pour avoir des « financements » venant d’entreprises. Ces financements permettraient de financer l’accompagnement social des stagiaires.