Violence fondée sur le sexe à l’égard des femmes et les filles – nouveaux enjeux et questions émergentes

Le rapport de 25 pages datant de juin 2025 examine les formes émergentes de violence fondée sur le sexe, en particulier celles qui touchent femmes et filles.

Il rappelle que les obligations internationales imposent aux États de protéger les femmes de toute discrimination et violence sexiste.

 

  • La distinction entre sexe biologique et genre social est au cœur de l’analyse, car l’effacement du critère sexuel compromet la protection des femmes.
  • Le rapport cite les violences structurelles subies de longue date : mariages forcés, mutilations génitales, viols, exploitation sexuelle et prostitution.
  • La prostitution est décrite comme une forme d’exploitation qui place les femmes dans une situation de subordination et de violence masculine.
  • La Rapporteuse note avoir rédigé un document de position sur les programmes existants en faveur des femmes en situation de prostitution.
  • Le langage neutre en matière de sexe (parler de « personnes menstruées » plutôt que de femmes) efface les réalités vécues par les femmes, y compris celles en situation de prostitution.
  • Le manque de données ventilées par sexe empêche de rendre visibles les violences subies par les femmes en situation de prostitution, souvent mal recensées ou minimisées.
  • Les stéréotypes sexistes qui sexualisent et marchandisent le corps féminin sont au cœur de la violence, et l’industrie pornographique est identifiée comme un moteur majeur de cette marchandisation.
    • Cette marchandisation renforce la normalisation de la prostitution et l’érotisation de la violence contre les femmes.
    • Les lesbiennes sont également exposées à la sexualisation pornographique et à des pressions sexuelles, ce qui rejoint la logique d’exploitation sexuelle dénoncée dans le rapport.
  • Dans plusieurs contextes, des politiques « neutres » sur le genre invisibilisent les besoins particuliers des femmes, notamment celles victimes de prostitution et d’exploitation sexuelle.
  • La Rapporteuse insiste sur la nécessité de protéger la liberté d’expression des femmes qui dénoncent la prostitution et l’exploitation sexuelle, souvent réduites au silence.
  • Parmi les nouvelles formes de violences, elle mentionne aussi les technologies numériques (deepfakes, pornodivulgation), qui reproduisent et amplifient les logiques de prostitution « virtuelle ».

 

En conclusion, le rapport recommande de reconnaître explicitement la prostitution et l’exploitation sexuelle comme des formes de violence fondées sur le sexe, nécessitant des politiques et mesures spécifiques de prévention, de protection et de réparation.

 

Extraits du rapport relatifs au système prostitutionnel :

  • Introduction – Page 2 – « La discrimination fondée sur le sexe entraîne des formes de violence particulièrement graves qui touchent les femmes et les filles de manière disproportionnée, notamment, mais pas uniquement, les mariages forcés, les féminicides, les mutilations génitales féminines, le viol, l’exploitation sexuelle et d’autres types d’exploitation, y compris la prostitution. »
  • Stéréotypes sexistes – Pages 6-7 – « Certains des stéréotypes sexistes les plus pernicieux qui alimentent la violence contre les femmes et les filles sont ceux qui réduisent les femmes à l’état d’objet, sexualisent et marchandisent le corps féminin, et érotisent la violence. L’industrie pornographique, qui véhicule des images violentes et déshumanisantes des femmes, a largement contribué à renforcer les rôles stéréotypés assignés aux femmes et à maintenir celles-ci dans un statut inférieur dans la société. »
  • Nouvelles technologies et exploitation – Pages 16-17 – « Une nouvelle forme d’exploitation sexuelle des femmes se manifeste sous la forme d’images manipulées d’abus sexuels générées par l’intelligence artificielle […]. Il existe un lien direct entre l’augmentation des violences sexuelles, parfois présentées comme consenties, et la pornographie en ligne, qui est devenue “plus violente et plus dégradante”, comme l’a souligné la Rapporteuse spéciale dans son rapport sur la prostitution. »
  • Recommandations – Page 22 – « Pour être efficace, la lutte contre la violence à l’égard des femmes générée par l’intelligence artificielle doit s’inscrire dans une démarche plus large visant à combattre le système de la pornographie et de la prostitution, à prévenir toutes les formes d’exploitation sexuelle des femmes, à sensibiliser l’opinion à ces questions et à criminaliser le proxénétisme et l’achat d’actes sexuels. »