Abolition du système prostitutionnel – Rencontre à Bruxelles entre le Lobby Européen des Femmes/Appel de Bruxelles et Reem Alsalem, rapporteuse spéciale des Nations Unies

Quatre jours après l’arrêt de la Cour Européenne des droits de l’Homme validant la pénalisation des acheteurs d’actes sexuels inscrite dans la loi française de 2013, l’Amicale du Nid était représentée ainsi que plusieurs associations françaises comme la CLEF, Osez le Féminisme !,  Femmes pour le dire, femmes pour agir, et de nombreuses associations européennes abolitionnistes comme le Réseau des femmes migrantes.

 

La rapporteure spéciale a présenté les grandes lignes de son rapport sur la prostitution publié le 29 mai « prostitution et violence contre les femmes et les filles ». La réunion a été l’occasion de rappeler l’importance de la participation des associations abolitionnistes, par leurs analyses, données, et déclarations au rapport auquel l’Amicale du Nid a aussi contribué.

Le rapport réalisé par Reem Alsalem est important pour soutenir au sein de l’Union Européenne et ailleurs à l’international, la position abolitionniste.

 

Les associations présentes ont rappelé la nécessité d’élaborer une stratégie conjointe suite au rapport de Reem Alsalem sur la prostitution. La réunion a été organisée pour un échange de vues et des propositions pour unir les efforts des abolitionnistes.

 

Plusieurs constats et propositions :

  • le manque de financement pour les associations féministes abolitionnistes en comparaison des lobby réglementaristes et pro-prostitution. Les fonds obtenus par les réseaux de proxénètes et de traite des êtres humains, grâce à l’exploitation sexuelle, que ce soit dans la prostitution ou la pornographie, sont d’une grande ampleur. Les bailleurs de fonds sont donc à mobiliser à la fois pour la protection des femmes victimes de prostitution mais aussi pour assurer des avancées en faveur de l’abolition.
  • la poursuite de la mobilisation lors des différentes sessions des Nations Unies portant sur les droits humains, et des échanges avec les agences des Nations Unies, comme le Fonds de développement des Nations unies pour la femme (UNIFEM), le comité CEDEF (Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes) mais aussi avec les instances de l’Union Européenne et du Conseil de l’Europe et les gouvernements pour faire reconnaitre la prostitution et la pornographie comme des violations des droits humains et aller vers plus de pays abolitionnistes.
  • le lien entre la pornographie et la prostitution : les femmes sont aussi de plus en plus « pornifiées » avec des « obligations » de répondre à des stéréotypes sexistes.
  • le contexte de mondialisation, de libéralisme autour de la marchandisation du corps des femmes.
  • l’irresponsabilité, le déni, les violences des acheteurs d’actes sexuels avec la volonté de subordination des femmes et des filles.
  • l’intersectionnalité entre prostitution et racisme.
  • la responsabilité des Etats qui deviennent proxénètes lorsqu’ils tirent un profit de la prostitution, avec l’impôt sur le revenu des personnes physiques, l’impôt sur les sociétés et les droits de licence imposés aux maisons closes et cyber entreprises.

 

Pour aller plus loin :