Une cohésion européenne difficile mais en construction sur la problématique de la prostitution

Article de Geneviève Duché et Hélène de Rugy, suite à une communication pour la 20ème conférence internationale du réseau PGV (Pays de Visegrad) à Timisoara, Roumanie, septembre 2014.

 

L’Union européenne a été bâtie dès le début sur la recherche d’une convergence économique par un marché commun et celle de la paix durable. Très vite la préoccupation économique versus libéralisation des marchés a été dominante. Cependant dès les années 1970, une préoccupation a émergé, celle de l’égalité entre les femmes et les hommes rassemblant dans le même projet de progrès les représentant-es des pays les plus avancées dans ce domaine et poussant les autres à des progrès nécessaires et urgents malgré la résistance des formations sociales organisées sur le patriarcat et des institutions nationales et religieuses conservatrices. Ce faisant, un des piliers du patriarcat et de la domination masculine a peu été interrogé : la prostitution. Celle –ci avait et a toujours des statuts divers selon les pays. Plus récemment la problématique de la TEH (traite des êtres humains) a émergé comme atteinte aux droits humains et violence intolérable. Ce crime peut réunir les pays de l’UE autour d’une politique de lutte contre ce trafic. Cependant au niveau de l’UE progresse lentement l’idée que la TEH à des fins d’exploitation sexuelle et la prostitution ont pour origine le rôle des hommes qui achètent des actes sexuels. L’UE connait des difficultés mais aussi des progrès récents pour construire une position convergente sur le problème de la prostitution, une violence de genre incompatible avec l’égalité entre les femmes et les hommes.