Ascenseur abolitionniste (2ème tour) : l’extrême-droite en dessous de tout

La campagne pour les élections présidentielles nous a permis d’interpeller les candidat.es sur la lutte contre le système prostitutionnel.

 

 

Nous n’avions pas souhaité inclure à notre démarche les représentant.es de l’extrême-droite qui ont toujours eu des positions incompatibles avec nos valeurs humanistes et républicaines, à rebours du projet de société abolitionniste et féministe que nous portons.

 

A la veille du second tour, nous rappelons que l’élection de Marine le Pen constituerait un grave danger pour les droits des femmes. Le féministomètre d’Osez le Féminisme !, la plaçant au même niveau qu’E. Zemmour, qualifie son projet de misogyne.

 

En tant que députée, Marine le Pen s’est systématiquement opposée à toutes les lois en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes. Comme candidate, ses propositions servent un argumentaire stigmatisant et s’inscrivent dans la droite ligne des mouvements ultra-conservateurs, s’opposant par exemple à toute éducation à l’égalité et à la sexualité.

 

Bien que son programme ne contienne aucune proposition concernant la prostitution, au moins deux éléments doivent alerter :

 

1- L’accompagnement des femmes étrangères victimes de traite et de prostitution sera menacé.

Marine le Pen ne s’est jamais préoccupée du sort des victimes du système prostitueur bien au contraire : dans une interview de 2013, elle déclarait vouloir les « renvoyer dans leur pays d’origine ». Les parcours de sortie de la prostitution, qui offrent un accompagnement et l’octroi de droits spécifiques tels qu’une autorisation provisoire de séjour pour les victimes étrangères, seraient directement remis en cause par son programme brutal qui mettrait encore plus en danger des personnes déjà vulnérables.

 

2- La loi d’avril 2016 serait toute entière mise en danger.

L’extrême-droite a toujours et sans ambiguïté pris le parti des acheteurs de sexe, les “clients” prostitueurs. Marine le Pen considère la pénalisation des clients comme une « stupidité » et qualifie la prostitution de « plus vieux métier du monde ». La mise à disposition du corps des femmes au profit des hommes relève en effet d’une longue tradition patriarcale… à laquelle l’extrême-droite ne s’attaquera pas.

 

Le second tour du 24 avril opposera donc un candidat, Emmanuel Macron, dont nous attendons qu’il fasse beaucoup plus pour une application ambitieuse de la loi, à une candidate dont l’élection signifierait la remise en cause totale de notre législation.

 

Elle se trouve très loin derrière tou.tes les candidat.es de la gauche à la droite républicaine… tout en bas, au sous-sol de notre ascenseur abolitionniste !