La réalité du système prostitutionnel n’a rien du glamour trop largement véhiculé dans les représentations et médias.
Ce sont des personnes trans’ que la Ministre Elisabeth Moreno a souhaité rencontrer aujourd’hui, pour mieux saisir la réalité, la violence du système prostitutionnel, en cette veille du 5ème anniversaire de la loi du 13 avril 2016 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées.
L’équipe Intermède de l’Amicale du Nid à Paris propose depuis 1996, tous les jours, des maraudes de jour et de nuit dans différents points de Paris. Grâce à la fréquence régulière de ces tournées, les liens de confiance se nouent. Préservatifs, gel, lingettes, boissons et biscuits sont proposés. Si la personne en est d’accord, des échanges s’instaurent pour parler des questions de santé, d’hébergement, d’accès aux droits…
Un groupe de parole est proposé aux personnes trans’ en partenariat avec l’association Pari-T pour échanger sur toutes les difficultés qu’elles rencontrent, à commencer par la santé et les lourdes discriminations qu’elles subissent.
Aujourd’hui l’équipe a assuré son “aller-vers” au Bois de Boulogne, en compagnie d’Elisabeth Moreno. Madame la Ministre a dialogué longuement avec chacune des personnes rencontrées : Carolina, Pamela, Victoria … majoritairement d’origine latino-américaine. Elle s’est montrée attentive à leurs parcours, leurs difficultés et leurs projets.
Pour l’Amicale du Nid, ces allers-vers permettent un contact direct avec les personnes en situation de prostitution. Il s’agit d’un premier pas vers une possible rencontre dans nos locaux, pour se poser, échanger dans de meilleures conditions, ouvrir et maintenir des droits et, si elles le souhaitent, entamer une réflexion sur un parcours de sortie de prostitution, que la loi permet depuis 5 ans, avec une aide financière à l’insertion sociale et professionnelle et une autorisation provisoire de séjour de 6 mois renouvelables trois fois.
Hélas, seulement 400 parcours ont été autorisés en France par les préfet.es, dont 5% seulement de personnes trans’, avec trop peu de places d’hébergement spécialisées et des difficultés majeures d’accès au logement par la suite.
L’Amicale du Nid évalue à 4500 euros les moyens qui seraient nécessaires pour accompagner un parcours de sortie de prostitution, avec l’accompagnement social global que cela implique et l’indispensable travail d’insertion socio-économique .