Un point sur la mise en œuvre de la Loi du 13 avril 2016

Les commissions départementales de lutte contre le système prostitutionnel et pour l’accompagnement des personnes en situation de prostitution se mettent en place : elles ont eu lieu en particulier à Paris, en Seine-Saint-Denis, en Isère, en Savoie, dans l’Hérault, en Haute-Garonne, dans les Yvelines et le Morbihan. Nous attendons leur installation dans les Hauts-de-Seine, le Rhône et les Bouches-du-Rhône.

 

28 femmes accompagnées par l’Amicale du Nid ont demandé leur inscription dans le parcours de sortie de prostitution ; 24 ont été agréées, les autres sont en attente de réponse.

 

Cette reconnaissance de l’engagement de ces femmes, de leur courage et de leur énergie pour survivre à la violence de la prostitution est essentielle, et constitue un point de départ. Le parcours vers l’insertion s’ouvre ; il est encore semé d’embuches. Ces nouveaux droits ouverts doivent se concrétiser et il faut encore batailler pour qu’ils le soient dans leur intégralité.

 

Ce n’est qu’un début : les commissions sont installées, à notre connaissance, dans 30 départements ; il faut qu’elles soient rapidement effectives partout !

 

Elles doivent également couvrir tous les axes de la loi du 13 avril 2016 et engager notamment des actions de prévention et de lutte contre la prostitution des jeunes. Cette question apparait de façon aigue dans le diagnostic conduit dans quatre départements d’Ile-de-France (77, 78, 94 et 95) par l’Amicale du Nid, en lien avec les professionnel·le·s et avec le soutien du Droit des Femmes Ile-de-France. Les acteurs de terrain expriment leur préoccupation sur les trop nombreuses situations qu’ils/elles rencontrent. Il est urgent d’agir.

 

Pour conduire ces actions, pour accompagner les victimes vers et dans le parcours de sortie de prostitution, pour poursuivre le travail  en amont du parcours, pour apporter un appui à toutes les personnes qui font appel à elles, pour le parcours et pour les autres types d’accompagnement, les associations ont besoin d’être financées. Les travailleurs·euses sociales, malgré la qualité de leur engagement,  ne peuvent accompagner qu’un nombre limité de personnes.

 

La loi du 13 avril 2016 suscite de grands espoirs pour les victimes du système prostitutionnel ; soyons tous – pouvoirs publics, associations, citoyen·nes – à la hauteur pour répondre à ces espérances !