Il y a près de 3 ans, lorsque l’Amicale du Nid s’implantait en Bretagne, l’une des premières personnes rencontrées, Madame P, venait d’obtenir justice pour des faits de proxénétisme.
Un procès aux assises et un combat qui a duré plusieurs années pour que Madame soit reconnue comme victime.
Les faits se sont déroulés lorsque Madame P n’était encore que mineure.
Elle, ainsi que 12 autres jeunes femmes ont été victimes d’exploitation sexuelle. Emprise, violences multiples, isolement, manque de nourriture, pressions, menaces et déplacements d’hôtel en hôtel, voilà le calvaire qu’a subie Madame P avec les autres victimes durant plusieurs années.
Madame P a réussi à s’extraire et dénoncer les auteurs et avec d’autres victimes, à faire condamner en 2020 la tête de réseau à 15 ans de réclusion criminelle.
Malgré cela, tout ne fût pas terminé pour madame, la bataille juridique s’est clôturée mardi au tribunal correctionnel de Rennes pour « les petites mains du réseau ».
Mardi 05 décembre, l’Amicale du Nid était à ses côtés, à sa demande, pour la soutenir lors de ce procès. Face à elle, deux des quatre auteurs étaient présents, dont un auteur ayant participé à des actes d’une rare violence sur sa personne.
Alors que Madame P et une autre victime avaient tenté de fuir le réseau à l’époque, elles furent rattrapées par le proxénète et par un complice qui les ont enlevés, les ont emmenés dans une forêt de l’Oise et les ont menacées de mort, frappés…
Ce mardi, c’est sur ces faits que la justice est revenue. La justice fût lente mais la justice fût rendue.
L’auteur, qui comparaissait pour cette agression, a été condamné à trois ans de prison dont deux ans de prison ferme et un an avec sursis. Puis, concernant les 3 autres prévenus, « le chauffeur » a écopé de deux ans de prison avec sursis et les deux autres auteurs/victimes d’un an de prison avec sursis.
Enfin, Madame P par son courage, a affronté l’auteur des faits.
Pour conclure, des mots recueillis auprès de Madame P, ses mots et son histoire qui s’adressent à toutes et tous pour faire connaitre une des réalités du système prostitutionnel : « Le message que je voudrais faire passer est que les personnes en situation de prostitution n’y sont pas de leur plein gré. Pas tout le monde. Elles n’ont pas le choix, souvent il y a des proxénètes qui nous maintiennent sous contrôle et sous emprise. »