« Noémie dit oui », sur les écrans à partir du 26 avril Un film vrai, à voir absolument pour saisir la violence du système prostitutionnel

15 ans seulement et un concentré de souffrance : une mère qui ne peut assurer sa parentalité, empêtrée dans ses propres difficultés. La mésestime de soi. La violence contre soi et les autres comme seul moyen trouvé à ce moment-là pour hurler sa rage.

Le centre de protection de l’enfance qui, malgré la qualité de son accompagnement, devient une prison dont Noémie fugue pour rejoindre Léa, une ex copine du même centre.

 

Leurs vulnérabilités se conjuguent , l’amitié dans les épreuves tend son piège. La convergence des souffrances tisse sa toile  pour en faire des  proies.

 

Noémie dit oui, j’ai soif de liberté.

 

Noémie dit oui, les adultes sont violents et m’étouffent.

 

Noémie dit oui pour suivre sa copine Léa. Mais Noémie hallucine en découvrant le « work/travail » de sa copine Léa.

 

Noémie dit oui au lover boy Zach, adorable boy friend qui aussi vite qu’il entre dans sa vie, devient son bourreau. Son seul objectif : profiter d’un grand prix de formule un pour se trouver une fille pour se faire de l’argent.

 

Noémie résiste, persiste à dire non,

 

Puis Noémie flanche sous le charme des promesses et finit par « y aller »…

 

Et le décompte des clients est lancé. Il s’égrène les passes qui défilent infiniment douloureusement. Et Noémie subit un à un tous ces clients, ces prédocriminels réduits à de l’animalité, n’écoutant que leur croyance en la nécessité d’assouvir ce qu’ils pensent être des pulsions sexuelles. Aucunement ils ne regardent Noémie et se questionnent. Ils payent et violent cette enfant. Les uns après les autres.

Plus le compteur progresse, plus Noémie se fissure, s’effondre.

Zach est comme tout proxénète, tout sauf amoureux. Seulement amoureux de l’argent à gagner sans rien à faire.

 

Par la fenêtre de cette glauque chambre-prison qu’elle ne quitte que pour un minable motel, Noémie voit toute sa vie devant elle et son futur ne manque pas d’avenir.

 

Et Noémie dit oui je veux vivre, oui j’aspire à la liberté. Elle reprend le pouvoir d’agir.

 

A noter que les passes filmées ne montrent jamais les deux acteurs. La caméra se centre sur le visage de Noémie qui grimace, sur sa main qui frappe le drap…on ne voit pas une scène de sexualité …. car il n’est pas question de sexualité !

Ce parti pris filmique fait que personne ne peut s’y tromper… et c’est une belle idée scénographique.

 

Claire Grangeaud, cheffe du service mineur.es à l’Amicale du Nid de l’Hérault, animait mercredi le riche débat qui suivait la projection du film à Montpellier.

Le FIL, service d’accueil, écoute et accompagnement des mineur.es à Montpellier, est joignable au 09 75 84 17 82.

 

Film en salle le mercredi 26 avril.