Publication du Rapport mondial de l’ONUDC sur la traite des personnes (2019-2023)

Le Rapport mondial de l’ONUDC sur la traite des personnes est le huitième du rapport mondial de l’ONUDC, qui est le huitième du Ministère de l’Assemblée générale, dans le cadre du Plan d’action mondial de 2010 des Nations Unies pour la lutte contre la traite des personnes. La présente édition du Rapport mondial donne un aperçu des schémas et des flux de trafic aux niveaux mondiaux, régionaux et nationaux. Il couvre 156 pays et donne un aperçu de la réponse à la traite des personnes en analysant les cas de traite détectés entre 2019 et 2023. Cette édition du Rapport met l’accent sur les tendances des détections et des convictions qui montrent les changements par rapport aux tendances historiques depuis que l’ONUDC a commencé à collecter des données en 2003, et après la pandémie de Covid-19.

 

Les conclusions sont en outre informées et enrichies par l’analyse des résumés de plus de 1 000 affaires judiciaires jugées entre 2012 et 2023, ce qui donne une meilleure idée du crime, de ses victimes et des auteurs, et de la manière dont la traite des personnes est portée à l’attention des autorités.

 

De manière générale, le nombre de victimes détectées de la traite des êtres humains a augmenté de 25 % depuis la période pré-covid en 2019 pour atteindre 74 785 personnes en 2023, dont 2143 en France. Cette augmentation est plus forte encore en Europe de l’Ouest puisqu’elle dépasse 40% par rapport à 2019.

 

Les femmes et les filles représentent 62% des victimes toutes finalités de la traite des êtres humains confondues. Les enfants sont de plus en plus touchés, le nombre d’enfants victimes connait une hausse de 38%, 22% pour les filles et principalement pour être exploitées sexuellement.

 

La traite à des fins d’exploitation sexuelle est la seconde forme de traite dont sont victimes les personnes identifiées et représente 36% de l’ensemble de la traite des êtres humains dans le monde.

 

En 2023, la France a identifié 1034 victimes de la traite des personnes aux fins d’exploitation sexuelle, parmi elles 96% sont des femmes ou des filles (68% de femmes, 28% de filles) .

Le rapport met en évidence la reprise et l’augmentation de l’exploitation sexuelle, une haute de 41% de la traite à cette fin pour atteindre un niveau supérieur à celui de 2019.

Les formes multiples d’exploitation sont de plus en plus repérées et implique en plus de l’exploitation sexuelle une autre forme de traite, esclavage domestique, mariage forcée ou contrainte à la mendicité.

 

Le rapport pointe également une différence entre hommes et femmes dans la détection des victimes. Ainsi, quand les femmes et les filles sont identifiées cela et moins souvent que pour les hommes, le résultat de mesures proactives de l’État. L’identification résulte d’actions réalisées par elles-mêmes ou par leurs proches pour solliciter les autorités. Les autorités devraient agir proactivement pour mieux identifier les femmes et les filles victimes de la traite des êtres humains.