L’Amicale du nid passe dans la dépêche

C’est le 10 avril qu’Emmanuelle VRIGNAULT, directrice de l’Amicale du Nid 31 se fait interviewée par « La dépêche » pour exprimer son ressenti face à la hausse du taux de prostitution des mineurs dans la région Toulousaine. Aussi, lors de cette interview, elle parle du nouveau service de l’Amicale du Nid dédié au mineurs : le REP’AIR. 

 

Sait-on combien de mineurs se prostituent à Toulouse ?

 

C’est un phénomène difficile à quantifier. Un plan lancé par l’État doit permettre de recenser le nombre de jeunes concernés par la prostitution. Un premier diagnostic mené par l’Amicale du Nid en 2020 et 2021 s’est appuyé sur les retours de différents professionnels. Il a recensé 117 situations probables. L’ASE a ensuite mené un diagnostic sur la base de l’ensemble des jeunes accueillis. Ils se sont basé sur les remontées de professionnels qui considéraient que 41 jeunes étaient en situation de prostitution.

 

Un service spécialisé dans l’aide au mineurs prostitués a été lancé le 6 mars, une nécessité ?

 

Nous repérions de plus en plus de situations de prostitution de mineurs lors de nos maraudes et avions aussi des interpellations de parents. De mi-2021 à 2022, la demande a explosé sauf que nous n’avions pas la capacité d’y répondre. Nous sommes allé voir le conseil départemental. Nous leur avons dit que nous aimerions apporter leurs expertise, mais que leur soutien était essentiel. Ils n’attendaient que ça. Nous étions tous prêts à engager quelque chose. Le service d’aide aux mineurs a été ouvert début mars. Nous proposons un accompagnement individuel et collectif avec des axes de prévention et de sensibilisation des professionnels. Ce qui importe c’est le volontariat. On construit les modalités du parcours avec le jeune. L’objectif est la sortie de prostitution, sachant que c’est quelque chose qui prend du temps.

 

La prostitution des mineurs a-t-elle augmenté selon vous ?

 

J’en suis certaine, mais elle a aussi augmenté car la question de la prostitution est de moins en moins taboue.

 

C’est un phénomène qui concerne toutes les catégories sociales ?

 

Tout à fait. Ce sont des pratiques qui se généralisent. Il faut avoir le dernier portable, le dernier vêtement tendance. Pour tout ça, il faut de l’argent. La prostitution permet d’avoir un confort matériel et la reconnaissance de ses pairs. Les réseaux sociaux ne sont pas neutres. Depuis plus de deux ans, nous faisons des maraudes numériques : nous diffusons des messages de prévention sur des sites et rentrons en contact avec des jeunes pour leur dire qu’on est là.